Le civisme fiscal en hause au Burundi : des commerçants de plus en plus volontaires à la légalité

Office Burundais des Recettes

« Je suis fier de contribuer à la construction du Burundi »

Bujumbura le 7 avril 2021, l’OBR a animé un atelier d’information et de sensibilisation sur le civisme fiscal à l’endroit des femmes exerçant le commerce transfrontalier. Cela fait suite à la demande de leur propre organisation, le COBAC (Collectif des Organisations Burundaises à Assise Communautaire), une première au Burundi de voir les contribuables eux-mêmes solliciter l’OBR pour ce genre de réunion.

 StanyM. Stany Ngendakumana : « quand des contribuables sollicitent eux-mêmes l’OBR pour leur sensibilisation, c’est un signe éloquent d’un civisme fiscal grandissant au Burundi »

Selon le Directeur de la Communication et des Services aux Contribuables et Porte-Parole de l’OBR, l’administration fiscale était jusqu’ici habituée à inviter elle-même les contribuables pour les sensibiliser au civisme fiscal. Pour Monsieur Stany Ngendakumana, « le fait que les contribuables commencent à solliciter eux-mêmes l’OBR pour les former et les aider à travailler dans la légalité est un signe éloquent d’un civisme fiscal grandissant au Burundi ». Il a aussi indiqué qu’il n’est pas rare aujourd’hui que des commerçants dénoncent leurs collègues qui font encore la fraude et la contrebande ; c’est tout simplement prometteur !

Au cours de cet atelier, les échanges ont porté sur les différents aspects du civisme fiscal : le respect des lois et procédures douanières ;la lutte contre la fraude et la contrebande ainsi que leurs conséquences ; les mécanismes mis en place par l’OBR dans le cadre de la lutte contre la corruption et d’autres mauvaises pratiques commises par les employés de l’OBR. Les participants, dont la quasi-totalité étaient des petites commerçantes exerçant le commerce transfrontalier (entre le Burundi et la RDC), ont exprimé leur grande satisfaction par rapport aux informations utiles reçues. Elle sont décidé de quitter l’informel pour collaborer avec l’OBR et travailler dans la légalité (en promettant de se rendre à l’OBR pour obtenir  les NIF et Registres de commerce dans les plus brefs délais).

Au cours de cet atelier, ces contribuables en ont aussi éxposé les difficultés rencontrées sur terrain. C’est entre autres les viols et violences physiques, les sollicitations des pots de vins, la spoliation de leurs marchandises, etc…. Elles ont aussi demandé que la frontière burundo-congolaise fermée suite au COVD 19 soit rouverte pour qu’elles puissent exercer facilement leur commerce.

Les participantesVue partielle des participants à l’atelier

Pour se prémunir d’éventuelles tracasseries et sollicitations illégales, le Directeur de la Communication et des Services aux Contribuables et Porte-Parole de l’OBR leur a demandé de toujours passer par des voies officielles et d’avoir tous les documents exigés par la loi dans le domaine commercial comme le NIF (gratuit à l’OBR), et le registre de commerce ; sans oublier d’exiger la facture standardisée à chaque achat ou vente des marchandises. Il leur a aussi indiqué les numéros de téléphone de secours en cas de difficulté : le 500 accessible gratuitement par tous les opérateurs de téléphonie pour toute question d’ordre douanier et fiscal, le 71 450 450 gratuit pour les abonnés d’Econet, pour dénoncer la fraude et la contrebande ; ainsi que le 77 510 975 pour dénoncer les employés de l’OBR qui s’adonnent à la corruption et à d’autres manquements professionnels.

Et en attendant la réouverture de la frontière entre le Burundi et la RDC, M. Ngendakumana a suggéré à ces commerçantes de faire recours au commerce en ligne, qui selon lui, économise non seulement l’argent mais aussi le temps puisqu’on n’a plus besoin de se déplacer pour passer ses commandes.

A la fin de l’atelier, le président du COBAC M. Djuma Nayigihugu s’est dit disposé à la collaboration permanente entre son organisation et l’OBR, et le Directeur de la Communication et des Services aux Contribuables de lui promettre de garder le contact pour voir les voies et moyens possibles de sauvegarder cette collaboration.  Tous les participants se sont mis d’accord que ce qui compte le plus est la mise en œuvre des conclusions de cette réunion pour l’intérêt des contribuables d’abord et celui du pays ensuite.